Arrivée des Acadiens en Louisiane – Peinture de Robert Dafford (http://www.acadian-cajun.com/memorial.htm)
Les réfugiés acadiens en Louisiane
Les livres d’histoire ne le disent pas mais nous savons à travers les familles cajuns de longue souche que la mousse espagnole dans les grands cyprès des bayous a donné aux premiers colons de la Louisiane venus de l’Acadie une appréciation collective qu’il fallait dorénavant laisser le bon temps rouler. Peut-être ont-ils aussi constaté qu’une vie en exil ne permet pas d’amasser des richesses.
La municipalité de Gonzales dans la paroisse de l’Ascension entre Bâton Rouge et la Nouvelle-Orléans est considérée être la capitale du jambalaya, un plat apparenté à la paella espagnole. Sachez que c’est l’Espagne qui régnait sur la Louisiane quand les Acadiens y sont arrivés. Dans la culture des États-Unis, ce plat est la signature de l’Acadiana, c’est-à-dire le nom et le territoire du pays des Cajuns que l’Assemblée générale de la Louisiane a reconnu officiellement le 6 juin 1971.
Un long combat pour la langue française
Le mercredi 29 avril 2020 en période de confinement Joyce Babin de Gonzales, Acadiana, a publié sur la Toile au site Cajun French Virtual Table Française le poème suivant intitulé Le Tiroir, qu’elle a composé il y a quelques années :
J’ai nettoyé mon tiroir hier soir.
Tout ce que j’ai ôté, tu devrais voir.
Des livres et brochures que j’vais jamais lire,
Des recettes à manger que j’vais jamais cuire.
Des coupons qui sont longtemps expirés;
Des petits bébelles qui sont tout cassés.
Des boutons, des clous, des vis et boulons,
Des plumes sans encre et des morceaux de crayons.
Les couverts de quelques choses que je sais pas quoi.
Des outils que j’ai usé à peu près…une fois.
Mais, asteur, mon tiroir est si proper, mes chers,
Je crois que j’vas juste le laisser ouvert !
Il y a moins d’un siècle la Constitution louisianaise de 1921, interdisait de parler français sous peine de copier 100 fois la phrase «I WILL NOT SPEAK FRENCH» au tableau noir de l’école. La récidive entraînait un coup de règle sur les jointures et pire encore.
C’est en se trompant qu’on apprend. Parce que la joie de vivre des Cajuns enrichit la Louisiane, la Constitution a été révisée et une agence gouvernementale, le Conseil pour le développement du français en Louisiane (Codofil), a été créé en 1968 pour promouvoir l’usage du français. L’État a finalement mis du «papier à musique» dans son piano mécanique pour utiliser une expression colorée du conteur Ray Bordelon de la paroisse des Avoyelles. Aujourd’hui, le français est à la mode et le serment d’allégeance au drapeau des États-Unis se fait en français.
Si la Louisiane a nettoyé son tiroir à débarras, elle l’a aussi laissé ouvert pour que la poésie des Cajuns, leur culture et leur folklore, comme les Mardi Gras, soient appréciées du monde entier à leur plus juste valeur. En outre, parler français aujourd’hui permet d’accroître les occasions d’affaires.
Descendants des exilés d’Acadie
Un Cajun (Cadien pour certains) est tout simplement un descendant des exilés d’Acadie.
C’est en appui de ce renouveau que l’histoire des premiers foyers de colonisation acadienne sont étalés ici dans le volet Louisiane suivant leur établissement entre 1764 et 1795. Cabanocée, Poste des Attakapas, Fausse Pointe, Côte Gelée, Prairie des Coteaux, Saint-Gabriel, Saint-Louis de Natchez, Rivière Vermilion, Bayou Carencro, Plaquemine Brûlée, Bâton Rouge, Bayou Lafourche, Bayou des Écores, et Bayou Terrebonne sont 14 joyaux patrimoniaux qu’ils ne faut pas oublier.
De façon générale l’Espagne, désireuse de peupler sa colonie acquise de la France en 1762, a très bien accueilli ses nouveaux colons catholiques de langue française. La plus grande crainte des Acadiens a été de vivre parmi les alligators (crocodries en cajun). En reconnaissance de cet accueil chaleureux le drapeau actuel de l’Acadiana affiche la tour d’or d’Espagne sur son champ rouge à l’instar des trois fleurs de lys argentées sur le champ bleu représentant l’héritage français. L’Assemblée générale de la Louisiane a adopté officiellement le drapeau de l’Acadiana en 1974 avec fierté.
Liste des communautés
acadiennes
- Houma (Bayou Terrebonne)
- Le premier monument du Grand Dérangement aux États-Unis - Port Hudson (Bayou des Écores)
- Un grand déplacement après deux ouragans de suite - Napoleonville (Bayou Lafourche)
- Changements de nom au gré des événements - Bâton Rouge Ouest (Brusly)
- Du navire le Beaumont à Molaisonville - Church Point
- Plaquemine Brûlé devenu Pointe-à-l’Eglise - Carencro (Lafayette)
- Un nom dont la signification reste un mystère - Abbeville (Bayou Vermilion)
- Une chapelle sans qualification paroissiale - Vidalia (Saint-Louis de Natchez)
- Un pardon au peuple acadien digne de respect - Saint-Gabriel
- Surveiller les Anglo-Américains avant tout - Opelousas (Prairie des Coteaux)
- Un modèle efficace d’occupation des Prairies cadiennes - Broussard (Côte Gelée)
- Un vocabulaire marin au cœur des prairies cadiennes - Loreauville
- Tout a commencé à Fausse Pointe dans un paysage radieux - Saint-Martinville
- Sur l’ancien territoire de chasse des Atákapas - Convent
-Cabanocée sur la Côte acadienne au pays des Cajuns